mardi 27 septembre 2016

Macron, CGT, Juppé, même combat

François Hollande l’a dit et redit sa candidature en 2017 ne serait envisageable qu’en cas de baisse du chômage…lequel est fortement reparti à la hausse en août avec 50.200 inscrits supplémentaires. Le ministres du Travail, la calamiteuse Myriam El Khomri, maniant l’euphémisme, a avoué un résultat « nettement moins favorable que ceux des mois précédents » N’en doutons pas, elle y trouvera un argument supplémentaire pour accélérer son plan de lutte contre les « discriminations à l’embauche » dont se rendraient coupables les salauds de patrons, petits, moyens ou grands qui ne votent pas socialistes et sabotent le paradis du vivre-ensemble
Si Hollande est plus qu’à la peine, les sondages de ce mois de septembre confirme la percée de l’autre chouchou des médias avec Alain Juppé, à savoir Emmanuel Macron. L’ex ministre de l’Economie, qui se veut le chef de file d’un « rassemblement progressiste » avec son nouveau parti En Marche, n’est pas officiellement candidat. Pour autant, il est crédité de 14 à 18% des intentions de vote au premier tour de la présidentielle Dans l’enquête BVA il talonne Nicolas Sarlozy pour la qualification pour le second tour. Dans l’hypothèse d’une candidature Hollande, le chef de l’Etat ne recueillerait face à lui qu’ entre 9% et 13% des voix. Mais les enquêtes rapportent que MM. Valls ou Montebourg seraient encore plus sûrement écrabouillés face à l’ancien de la banque Rothschild.
Reste que si le sondage Ipsos-Sopra Steria du Cevipof publié hier dans Le Monde confirme cette tendance, il apparait aussi qu’il ne parvient pas à se qualifier pour le second tour dans le cas ou M. Hollande ne jetterait pas l’éponge. Ce dernier obtiendrait 10% des voix, un point devant François BayrouJean-Luc Mélenchon 11,5%,  Nicolas Sarkozy 18%, Marine Le Pen 27%. Peu ou  prou  le même résultat en cas de candidature Juppé qui ferait jeu égal avec Marine avec 28% des suffrages au premier tourDans l’hypothèse d’une absence de Macron sur la ligne de départ en 2017, ce sondage enregistre la qualification de Marine  avec  à 29 à 30%, Alain Juppé à 34% et Nicolas Sarkozy à 22%.

Bien  évidemment, plus Marine est haute dans les sondages, plus les idées nationales ont le vent en poupe, plus les acteurs du Système entendent s’adresser aux électeurs frontistes pour les remettre sur le droit du chemin, les inviter à rentrer dans le rang. Invité samedi de BFM TV, Emmanuel Macron l’a dit à sa manière, il veut aussi  parler aussi aux électeurs du FN, au nombre desquels figurent d’anciens camarades d’école à Amiens a-t-il confié, « Mais pas pour leur faire la morale, pas pour leur expliquer (…) que ce sont de mauvais français (sic). Pour entendre leur colère aussi, pour comprendre ce qui les a conduit à faire ce choix. » « On doit aller parler aux Françaises et aux Français qui se tournent vers (le FN ), parfois pour de bonnes raisons mais sans parfois saisir que les réponses sont incohérentes, comme sur l’Europe, comme sur l’économie, comme parfois sur la sécurité, et aller au fond des choses pour proposer autre chose.  » M.  Macron n’a t-il donc pas encore compris que  c’est la terrible cohérence des politiques de la droite et de la gauche euromondialistes qui est justement rejetée par un nombre sans cesse croissant  de Français?
Sur un ton moins condescendant mais plus belliqueux, la CGT, FSU, Solidaires, l’Unef, l‘UNL, la FIDL, la Ligue des Droits de l’Homme  se sont réunis le 21 septembre à Paris à la Bourse du Travail pour organiser la lutte contre le FN et éviter  » un nouveau 21 avril selon les syndicats qui appellent Force ouvrière et la CFDT à les rejoindre rapportait le site de France Info. 150 permanents avaient fait le déplacement pour le lancement  d’un  énième (très mauvais)  « livre » dont ils sont partenaires »,  censé faire reculer le premier parti ouvrier de France,  intitulé  « En finir avec les idées fausses propagées par l’extrême droite » (sic).
« Front commun contre le Front National. Voilà pour le discours. Dans les sections syndicales c’est plus compliqué reconnaît Philippe Martinez, le numéro 1 de la CGT. Ce sont des sujets, l’extrême droite, le racisme, que de plus en plus on évite d’évoquer dans nos réunions. J’entends souvent que c’est compliqué, qu’on va s’engueuler… »
Vendredi, les Amis de l’Humanité  avaient invité  le secrétaire général de la CGT à dialoguer  avec   Régis Debray, essayiste  d’une lecture souvent stimulante,  dont les analyses au fil des ans ont rejoint beaucoup de celles développées conjointement ou  antérieurement par   les penseurs de la  mouvance nationale, de l’extrême droite dirait L’Humanité
 » Interrogé par Régis Debray sur l’attitude de la centrale vis-à-vis des immigrés » rapporte l’Afp,  Philippe Martinez  « a rappelé le  combat  de son organisation au côté des travailleurs sans papiers,  fierté de la CGT , ou encore des travailleurs détachés » … combat antinational mené en commun avec le Medef et  l’Europe de Bruxelles constate Bruno Gollnisch.
 » Par contre, a-t-il averti, la CGT n’est pas un vaccin contre certaines idées dominantes (frontistes, NDLR), il faut qu’on soit vigilant « .  « Quand on est à la CGT, évidemment, on a le droit d’être à un parti politique et d’ailleurs je suis pour qu’aussi on s’investisse dans la politique » a-t-il encore assuré… mais sauf au FN bien  sûr, appartenance  qui est un motif d’exclusion  de la CGT  comme nous l’avons vu ces dernières années.
« On ne peut pas se contenter de dire qu’il y a moins de syndiqués CGT qui votent Front national qu’à FO, c’est se cacher derrière son petit doigt a-t-il alerté.  Il faut qu’on ait un vrai débat sur ces questions qui ne sont pas les plus faciles à traiter, mais il faut être volontariste ; on ne peut pas laisser passer des idées d’extrême-droite dans ce pays et dans ses entreprises, laisser passer des propos à caractère raciste dans les réunions de militants »… M. Martinez a également invité les cégétistes  à lutter   contre « le machisme. » La boucle est bouclée!
Un discours en tout cas qui n’a pas heurté les oreilles d’Alain Juppé qui,  sûr de lui et dominateur, déclarait dans Le Monde il y a quelques jours qu’il  s’estimait  le mieux à même de « battre largement »  Marine Le Pen au second tour de la présidentielle… Il a rappelé ces dernières heures  qu’il milite plus que jamais pour l’accueil des immigrés clandestins   qualifiés de  réfugiés « demandeurs d’asile », de migrants.  Grâce aux impôts des 50 000 chômeurs supplémentaires enregistrés en août?
Favorable à la dispersion de ceux qui ont échoué dans la Jungle de Calais, M. Juppé a assuré hier lors d’un point-presse  que « ce n’est pas du tout une question de droite ou de gauche ». « Nous devons, les uns et les autres, faire des efforts pour accueillir ces demandeurs d’asiles en attendant que leurs demandes soient instruites et jugées ». En tant que maire de Bordeaux, a-t-il précisé, il  va proposer au conseil municipal qu’il préside « de voter contre le vœu (de nos excellents  camarades  Jacques Colombier et  Catherine Bouilhet NDLR), du groupe du Front National qui s’oppose à tout accueil de réfugiés.  » Certes, cela fait longtemps que M. Juppé, « le meilleur d’entre nous » disait Chirac mais qui fut en réalité pour notre pays et les Français un mauvais Premier ministre  et ministre des Affaires étrangères, a choisi son camp.   Ce n’est pas celui d’une  France apaisée,  vraiment libre et souveraine. 

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